Il y a des milliers de manières d'être juif. J'en vois deux principales. La première est intime. Intérieure. La deuxième est plus trouble. Liée à l'histoire. À l'image du Juif construite au cours des siècles. Dans des écrits. Dans les actes. Souvent tragiques d'ailleurs. Remarque, je ne dis pas que les deux sphères ne se rejoignent pas. L'histoire est une machine puissante. Qui transforme les hommes. [...]Merde alors. Grnad-Père parlait trop compliqué pour moi. Pire que maman. Les réponses que j'attendais m'esquivaient.
Là maintenant, je relis le quatrième de couverture, et je me dis qu'il résume très bien l'histoire de Damien, alors le voici :
Damien se dit black. Pas africain, pas noir, black. Parce qu'il a la peau caramel, le nez épaté et les cheveux crépus. Même si son père est congolais et sa mère française et blanche. Jusqu'à ce qu'il découvre que l'histoire de ses origines est encore plus compliquée. Black et juif. Dans la cité des Iris, on n'a jamais vu ça. Alors on le montre du doigt. Viennent les insultes et les tags. Puis une BMW est lancée à fond sur lui, comme un rhinocéros fou ... Alors, pour dire ses déchirures, Damien nous raconte son histoire, avec la rage de ses mots et son envie de vivre, loin des regards qui assassinent.
Ce roman, il est arrivé chez moi, car j'avais aimé Billie H. du même auteur, paru également au Rouergue dans la collection doado. J'avais envie de lire autre chose de lui, alors je me suis plongée dans l'histoire de Damien, sans savoir qu'elle ferait partie de ce blog.
Les mots utilisés par l'auteur expriment très bien la détresse de cet adolescent, qui ne sait plus où se situer par rapport aux autres. L'histoire est forte, pleine de colère, contre sa famille et ses amis. Il est qui ? Quoi ? Le départ de son père a déjà rendu sa vie difficile, mais découvrir qu'il est juif, lui semble pire que tout.
Ce roman fait réfléchir sur l'importance de l'héritage, quand il est question de religion. Pourquoi tout change dans la vie de Damien, après cette nouvelle alors que sa mère n'est pas pratiquante, et n'a pas l'intention de le devenir ?
Un roman à lire et à conseiller aux adolescents, car nous n'accordons pas tous la même place à la religion dans nos vies, mais qu'elle a sûrement du compter un jour où l'autre pour nos aïeuls.
Les références de ce livre:
Une étoile dans le coeur de Louis Atangana Rouergue, 2013, coll. doado. |
L'extrait cité là-bas, tout en haut, provient des pages 64 et 65 de ce livre.
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