... Moi je vois pas pourquoi le Seigneur il aimerait pas le foot, avait-il rétorqué face à mes mises en garde. À son époque, ça n'existait pas mais si ça se trouve, ça lui aurait plu et avec ses douze apôtres, il aurait même pu faire une équipe. ...
... Les idées bousculaient dans ma tête. Pourquoi serions-nous les seuls à détenir la Vérité ? Et les autres, alors les catholiques de cette église, les musulmans tels que Sélim, les juifs, les bouddhistes ? Et ceux qui ne croyaient pas ? N'étaient ils pas persuadés de vivre selon la Vérité ? ...
... Si le Dieu au nom duquel ils agissaient existait vraiment, je n'étais pas sûre qu'il approuverait notre mode de vie; à ma connaissance quand il avait dit "aimez vous les uns les autres " il n'avait pas précisé "sauf ceux qui n'appartiennent pas à la Communauté." Évidemment, le "monde" était loin d'être parfait, il était dominé par le profit, la satisfaction égoïste des plaisirs, l'ambition, et trop souvent ravagé par l'injustice et la violence. Mais vivre dans une bulle pour se protéger de tout ça n'était pas une solution, il valait mieux se battre pour tâcher d'améliorer un peu les choses. ...
Trois extraits de ce roman, pour donner le ton, pour soulever quelques problématiques. Il y a peu de romans, avec des questions religieuses à l'intérieur, sans que cela soit un cheval de bataille. J'ai aimé croiser celui-ci.
" Sans que cela soit un cheval de bataille, quand même l'adolescente rejette la religion !!"
Dans ce roman, Sarah, 15 ans, ne rejette pas la foi, ou la croyance, mais les obligations associées. Les contraintes de la société dans laquelle elle vit, coincée. Elle ne doit pas parler à des personnes, qui ne sont pas de sa religion. Chaque décision est prise au sein de la communauté. Ils doivent tous obéir à des règles, sous peine d'être exclu complètement.
"Mais c'est une secte !"
Je me fais la réflexion en écrivant cette chronique, que je ne pense pas avoir lu le mot secte, dans ce roman. La religion n'est pas identifiée, et n'est pas jugée. Il est plutôt question de la relation de Sarah, avec ses parents, qui suivent sans aucun écart, ce qu'on leur a enseigné.
Ce roman offre un oeil critique sur sa propre religion. Réfléchit-on aux règles imposées, sait-on pourquoi on les applique ? Nous empêchent-elles d'avoir un oeil sur le monde extérieur ? Est-on coincé dans une bulle étanche, inattaquable ?
Croire est une chose, penser aveuglément que sa croyance est la seule et unique, en est une autre.
Les références de ce livre:
Le monde attend derrière la porte
de Pascale Maret
Editions Thierry Magnier, 2009
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L'extrait cité là-bas, tout en haut, provient des pages 40, 73 et 164 de ce livre.
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